Pascal Anquetil

C'est officiel, après 30 ans au service de toute une communauté, le Centre d'Information du Jazz (CIJ) va fermer ses portes faute du soutien de l'État. Le conseil d'administration de l'IRMA dont il dépendait a également décidé de mettre un terme aux activités du Centre d'Information du Rock, et du Centre d'Information des Musiques Traditionnelles. Autant de structures pourtant cruciales pour la visibilité de musiques si mal diffusées.

Pascal Anquetil par Jean-Baptiste Millot pour Qobuz
Pascal Anquetil dirigea le CIJ depuis ses débuts, et c'est lui qui vient d'officialiser cette triste nouvelle par un beau texte publié sur le site des Dernières Nouvelles du Jazz.

J'ai eu plusieurs fois l'occasion de le rencontrer, notamment dans son bureau du CIJ. Il était venu présenter son travail - entre autre la création et l'entretien patient d'une base de données considérable regroupée dans l'annuaire "Jazz de France" - lors de nos travaux préalables à la rédaction du rapport que nous avions remis au ministre Frédéric Mitterrand il y a deux ans déjà. Je l'ai côtoyé également lorsque j'ai été membre du jury qu'il présidait au Tremplin jazz du festival d'Avignon en 2007.

Malheureusement, ce désengagement de l'État est une illustration supplémentaire du peu de cas que ce gouvernement, et en particulier le cabinet du ministère de la culture, fait du jazz en France. Combien d'efforts faudra-t-il déployer à l'avenir pour reconstruire ce qui a été défait ?

Je tiens ici à rendre un vibrant hommage à Pascal pour tout ce qu'il a accompli pendant trente ans d'engagement personnel sans faille au service du jazz en France. Nous n'oublierons pas. 

Une pétition est en ligne pour dire Non à cette fermeture. SIGNEZ-LÀ !

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

J'avais été voir Pascal il y a trois ans dans son bureau de la rue Soleillet lorsque je réalisais une série de portraits de musiciens et d'acteurs du jazz en France.

Commentaires

  1. Minant...j'aime Pascal.Mais le jazz et son esprit doivent être encore mieux défendus face au vent de l'ignorance. Et par les musiciens!

    RépondreSupprimer
  2. Effectivement, un coup dur... mais pas un coup de grâce.
    je n'arrive pas à me résoudre à l'idée que l'on puisse, dans la même phrase, prononcer les mots; Jazz et état, tant ils me semblent antinomiques..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. et pourtant... sans le soutien de l'état, pas d'IRMA, et pas de CIJ pendant trente ans.

      Supprimer
  3. Les musiciens sont comme les médecins (j'en suis un). leur vision corporatiste du monde leur fait voire par le petit bout de la lorgnette...Bien sûr c'est aux musiciens de savoir faire valoir leur musique....le jazz ou une autre....mais comme dit Laurent sans l'état pas de Sécurité Sociale, pas d'allocation chômage, pas de statut de l'intermittent...pas de Théâtre du Soleil...pas de création sans certitude du succès, le contraire de l'investissement commercial..etc
    JP Bailay

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est absolument vrai JP Bailay, mais beaucoup de musiciens l'oublient tres rapidement. A NY, avec les milliers de musiciens qui ont du mal a survivre, il n'y a pas de Sécurité Sociale, pas d'allocation chômage, pas de statut de l'intermittent...pas de Théâtre du Soleil....et un bon nombre de mes collegues, musiciens merveilleux qui auraient fait la une de Jazz Magazine de nombreuses fois, sont coursiers, serveurs, ou pizzaiolo, et au mieux peuvent esperer decrocher un job de prof payé trois fois rien dans une universite a des milliers de km.... Cela c'est parce q ue l'etat s'est completement desinteresse du monde de l'art, pour ne s'interesser qu'au fric. Triste et reel constat.

      Supprimer
  4. Ah le P'tit Op' ...
    Quand on en sortait, il faisait jour .. Et on allait prend un café croissant à côté, au Paoli .. C'était le bon temps !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés