Stream ta mère

 

UN CAS D'ÉCOLE ! Une émission (La Grande Table, sur France Culture) pour questionner la place du streaming dans nos vies, et dans l'économie de la musique aujourd'hui. On invite deux quarantenaires, enfants de Napster (donc de la musique gratuite) qui regrettent ce grand moment de partage qui marquait le début de la musique diffusée sans aucune rétribution pour ceux qui la font. 
 
Au fond c'est l’avènement de l'auditeur roi, ce grand enfant gâté. Tout pour sa gueule. Comment ne pas penser au modèle Amazon qui a tout misé sur le consommateur, rien pour ceux qui bossent pour entretenir cette gloutonnerie. Souvenez-vous, ça a commencé avec l'échange de centaines de Go de musiques qu'une vie ne suffira pas à écouter par les utilisateurs de P2P. 

Ça rappelle aussi cette économie des livreurs Uber, nouveaux forçats des villes, qui montent 5 étages dans mon immeuble sans qu'une seule fois mes voisins trentenaires ne songent à en descendre un ou deux pour les soulager. Qu'est-ce qu'on en a à foutre de ce qu'il gagne par course ?
 
Quid de la rétribution des artistes à l'ère du streaming ? Vous n'en saurez pas grand chose à l'écoute de France Musique, cette question tellement vulgaire n'étant abordée qu'au bout de 19 minutes d'émission, sans même être débattue (question complexe, concède-t-on du bout des lèvres).
 
Et cette idée que les artistes vivent essentiellement des concerts et que le streaming leur sert à se produire. Savent-ils ce que coûte la production d'un disque ? Ont-il regardé la programmation des festivals ? La diversité de la programmation ne se trouve plus que dans des circuits de distribution très confidentiels qui payent les concerts comme il y a vingt ans. Certainement pas assez pour rembourser les coûts de productions et de promotion d'un disque, sans parler de dégager de quoi se payer un salaire digne. 
 
Au fait, un artiste de la stature (qualitative) de Prince ou de Stevie Wonder qui a émergé ces quinze dernières années ? Il n'y en a plus parce que toutes les structures (production, distribution) qui ont contribué à leur essors ont disparu. Bonne fête de la musique à tous (sauf aux musiciens).



 

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