Ayez pitié !

4 952 lectures de Momentum (tiré de mon dernier disque en trio Kinship) sur spotify m'ont rapporté un euro et cinquante deux centimes en droits d'auteur (Sacem). Écrit en toutes lettres, c'est un peu plus long. Parce ce qu'en chiffre, ça donne ça :

1,52€

Merci Spotify dont on apprend qu'il enthousiasme les marchés. 71 millions d'abonnés payants, et toujours pas le moindre centime de bénéfice en vue. Heureusement il y a Wall Street où l'entreprise est maintenant valorisée 16 milliards de dollars.

En 2014 le groupe Vulfpeck avait fait très fort en sortant un album complètement silencieux intitulé Sleepify qu'ils invitaient leurs fans à streamer la nuit en boucle sur la plateforme pour financer une tournée. Résultat, avec plus de 5,5 millions d'écoutes, le disque avait récolté plus de 20 000 dollars, avant que la plateforme ne le retire. Interviewé sur MSNBC, le leader du groupe Jack Stratton parle de pities (pitiés) comme nouvelle monnaie pour mieux appréhender cette nouvelle économie : 100 pitiés = un centime.


How funk band Vulfpeck took on Spotify from CNBC.

Bienvenue dans l'économie 2.0 qui permet aux musiciens, mais aussi aux chauffeurs et livreurs à vélo Uber et un nombre croissant d'employés d'enrichir les actionnaires sans toutefois parvenir à vivre décemment de leur travail. Mais pas de panique, car cette économie va libérer les contraintes qui pèsent sur le marché de l'emploi.

Reste à savoir comment je vais dépenser mon euro cinquante deux.


Commentaires

  1. et en royalties du coup (via votre distributeur numérique ou label) ? de quoi arrondir à 10 € et pouvoir vous offrir quand même un café ?

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  2. Tous victimes du monstre capitaliste et financier !!!..peut-être un espoir...ça bouge dans de nombreux secteurs....pourquoi dans le milieu du jazz...chacun est petit, mais tous ensemble on peut être gros !

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