Les nouveaux imposteurs

Nous avions déjà relayé une excellente conférence de Roland Gori sur la fabrique des imposteurs dans un billet de ce blog datant du 6 décembre 2015. Arte, via sa chaine YouTube de vulgarisation scientifique Vortex, vient d'apporter une nouvelle illustration de ce phénomène en publiant une "conférence" de plus de deux heures intitulée Comment le jazz est passé de populaire à snob ?. Deux adulescents en roue libre déblatèrent sur le jazz sans rien connaître de son histoire, enfilent les poncifs, les approximations, les rires gras, pour finir par livrer un torrent d'inepties profondément insultant dans un numéro d'auto-satisfaction obscène.

Très vite après la publication de cette vidéo, des personnes se sont émues de cette imposture hébergée par la chaine binationale publique, en laissant des commentaires sous la vidéo. En réponse, ceux-ci ont été supprimés et désactivés. Dans ces conditions, pas d'autre moyen de réagir à cette nullité crasse qu'en demandant à la chaine franco-allemande de retirer cette vidéo de sa chaine. Une pétition a été mise en ligne hier (journée internationale du jazz) qui a recueilli plus de 200 signatures en moins de 24h. Beaucoup de musiciens professionnels, amateurs, mais aussi des journalistes, écrivains, chercheurs, producteurs et amoureux de cet art unique qu'est le jazz, dans toute sa diversité.

Sans surprise, nous avons été accusé de pratiquer une forme de censure. Ce à quoi nous rappelons que la censure a d'abord été le fait des auteurs de cette affligeante farce en supprimant les commentaires existant, et en interdisant la possibilité d'en laisser de nouveaux. Par ailleurs, libre à ces personnes de poster toutes les vidéos qu'elles souhaitent sur leur propres chaines YouTube, ou de créer un blog comme nous l'avons fait ici (où les commentaires sont toujours les bienvenus). Ce qui nous révulse, c'est de voir une chaine comme Arte, financée avec l'argent public, se faire l’écho de tels propos ignobles. Vous trouverez la vidéo sur le site de la pétition. Cliquez n'importe où, et constatez par vous-même le niveau des débats.

Il est bien dans l'air du temps. Quand Sofiane Pamart ou Ibrahim Maalouf (qui n'a pas manqué de féliciter les auteurs de cette vidéo) sont programmés dans les festivals de jazz, comment s'étonner que de jeunes bouffons poujadistes et incultes se sentent autorisés à souiller la mémoire de Charlie Parker ? Des avatars d'enfants-roi, d'enfants-porcelaine auxquels tout a été toujours dû et qui ne sauraient souffrir aucune contrariété, aucune contradiction. Un exemple éclatant de ce que les américains appellent le self-entitlement ; je fais ce que bon me semble, et n'ai de compte à rendre à personne. 

Bien dans l'air du temps aussi cette critique de l'élitisme, ce populisme décomplexé qui a porté Trump au pouvoir, et qui a fait le succès du film Hold-Up, de la chaine CNews et du pitre Hanouna. Celui de Bardella qui raconte n'importe quoi du matin au soir, et fuit les débats, ne répondant même pas aux journalistes en conférence de presse. Ne nous trompons pas, cette attaque en règle est éminemment politique.

Pour ne pas clore ce billet par ce triste inventaire, voici une vidéo de 1990 du quartet de Branford avec l'immense Kenny Kirkland au piano et la paire extraordinaire Bob Hurst et Jeff 'Tain' Watts. 34 ans après, cette musique n'a rien perdu de son pouvoir incandescent, et renvoie tous les bouffons aux oubliettes.

 

Mise à jour du 2 mai 2024 à 17h21 ;
 

Les commentaires anciens, et la possibilité d'en laisser de nouveaux, ont été rétablis sous la vidéo. Si ce juste retour des choses s'accompagne d'un flot de commentaires élogieux dont on devine qu'ils ne sont pas totalement spontanés, certains sont d'une grande pertinence et très bien argumentés. Ils disent parfaitement l'indignation légitime que cet épisode a soulevée. Nous continuons de penser que la chaîne publique Arte et l'émission Vortex sortiraient grandis de ce naufrage en publiant un mea-culpa et en supprimant cette vidéo qui n'a aucune raison d'être. À défaut, la réputation de la chaîne franco-allemande —et de son émission— restera pour longtemps écornée.

Mise à jour du 3 mai à 16h15 ;

lettre adressée à la chaine Arte, ce jour, via leur site internet.

Madame, monsieur,

Suite à la diffusion de l'émission du magazine Vortex consacrée au jazz, de nombreuses personnes se sont émues du traitement réservé à ce genre musical souverain. Plus de deux heures d'approximations, de fausses informations, de moquerie et d'affirmations péremptoires, servis sur un ton de morgue et de mépris qui n'est pas digne du service public.

L’entreprise de vulgarisation ne peut se conduire à bien qu’avec des personnes qui maitrisent parfaitement leur sujet. En l’espèce, c’est l’ignorance et la bêtise qui ont prévalu. C’est une véritable opération de démolition d’un genre musical qui s’est pourtant construit au prix de vies humaines et de lourds sacrifices.

Suite à la publication de certains commentaires sous la vidéo mise en ligne sur YouTube, les dits commentaires ont été effacés, et la possibilité d'en laisser de nouveaux désactivée. Face à une telle censure, nous avons décidé de mettre en ligne une pétition pour demander le retrait de la vidéo de la chaine de Vortex/Arte.

En trois jours, elle a reçu plus de 500 signatures, provenant essentiellement de musiciens professionnels, mais également de journalistes spécialisés, de producteurs et de chercheurs. Alex Dutilh en a même fait mention avant-hier dans son émission quotidienne Open Jazz sur France musique. Le lien vers la pétition ; https://www.change.org/.../retrait-de-la-vid%C3%A9o...

Suite à ce tollé, les commentaires ont été rétablis. Mais pour éviter qu'apparaissent à nouveau les premiers commentaires très critiques, une des deux experts impliqués a lancé des "shreds" sur Instagram et X (anciennement twitter) pour inviter ses followers à écrire des commentaires élogieux et à les liker en masse. Résultat, les premiers commentaires se sont vite retrouvés relégués dans les tréfonds de la section. Ce qui est une forme de censure déguisée, vous en conviendrez.

Pire, cette personne a prétendu avoir fait l'objet d'attaques misogynes et de harcèlement en ligne. Il va s'en dire que je n'ai jamais envoyé de message personnel à cette personne, et j'ai dénoncé à part égale les deux commentateurs, une homme et une femme. Mais brandir cette carte et se faire passer pour une victime protège et exonère de toute responsabilité.

Ce qui nous révulse le plus dans toute cette affaire, c’est que Vortex est une production d’Arte, et qu'elle bénéficie d'un partenariat avec le CNRS. Qui choisit les intervenants ? Suivant quel processus ? Ce n’est pas pratiquer la censure que de retirer d’une chaine du service public un contenu aussi insultant et offensant pour toute une communauté. Libre aux protagonistes d'utiliser tous les outils numériques à leur disposition pour diffuser leurs contenus. Ils s'en servent déjà très bien pour mener une campagne de désinformation.

À contrario, si la chaine et l’émission décidaient de maintenir ce contenu en ligne, leur réputation en restera pour longtemps écornée.

Cordialement,
Laurent Coq

Quelques éminents signataires de la pétition ; Franck Amsallem, Stéphane Kerecki, Michel Goldberg, François Ripoche, Jean-François Bonnel, Olivier Ker Ourio, Philippe Gaubert, Philippe Chagne, Thomas Grimmonprex, Rémi Toulon, Guillaume Naud, David Prez, Matthieu Maurin, Laurence Guerrini, Bruno Micheli, Stan Laferriere, Nelson Veras, Sandro Zerafa, Cedrick Bec, Christophe Leloil, Guillaume Nouaux, Yoann Loustalot, André Villeger, Ohad Talmor, Guillaume de Chassy, Pierre Maingourd, Philippe Baudoin, Laurent David, Emmanuel Grimonprez, Guillaume Perez, Fabien Mary, Olivier Hutman, Jean Delmas, Cécile Recchia, Mohamed Gastli, François Jeanneau, Yves Brouqui, Franck Bergerot, Benjamin Cottet, Michel Pastre, Daniel Richard, Daniel Sabbagh, Philippe de Lacroix-Herpin, Mariah Wilkins, Alex Dutilh, Mourad Benhammou, Christophe Kantcheff, Ricardo Izquierdo, Florent Gac, Vincent Jacqz, Yacine Boulares, Matteo Bortone, Roger Biwandu, Frédéric Favarel, Xavier Prevost, Yoni Zelnik, Loïs le Van.

Mise à jour du 5 mai à 09h35 
 

Comme l'attestent les nombreux commentaires de ce billet et discussions sur les réseaux sociaux, nous sommes copieusement conspués depuis quelques jours. Est-ce du harcèlement ? Bien sûr que non. C'est autre chose.

Il est à noter dans ces messages (et les nombreux messages privés) l'évocation récurrente de l'âge des signataires de la pétition —ces horribles "boomers"— pour les présenter comme d'affreux réactionnaires. Quel aveu de bêtise ! Car le respect, l'amour et l'étude des ainés, c'est la marque de toute discipline sérieuse. L'expertise, le savoir et la culture (oh les horribles concepts élitistes) ne se téléchargent par en quelques clics sur une tablette. Aimer, c'est connaître a dit l'écrivain Roger Mondoloni. Cette connaissance intime prend souvent une vie de dévouement, et l'apprécier, la valoriser et la partager est un cadeau de l'existence. De tous temps, dans toutes les civilisations et sur tous les continents, la parole et l'avis des anciens à été recherchée, écoutée et protégée. Au temps des influenceurs, la sagesse serait-elle devenue snob ? D'ailleurs, cette idée de filiation est centrale dans le jazz, tous les musiciens sérieux le savent bien.

À ce titre, et pour illustrer ce que nous entendons par vulgarisation,—cette entreprise fort louable et nécessaire— voici l'exemple édifiant d'Hector Obalk, un critique d'art et un "boomer", comme ils disent, qui tourne en France un spectacle qui s'intitule Toute l'histoire de la peinture en moins de deux heures. Au programme humour, intelligence et grande maîtrise du sujet.







Mise à jour du 9 mai à 15h00

Conte moderne en Numérie.

Je vais faire une vidéo qui s'intitulera "les professionnels du vin sont-ils tous des boomers rageux ?" dans laquelle je présenterai indifféremment du jus de raisin comme du vin, du jus de pomme aussi, et puis je dirai n'importe quoi sur les appellations, les cépages et je mélangerai toutes les régions, les crus. Je parlerai de bordeaux en présentant des bouteilles de Côtes du Rhône, je dirai que la Bourgogne n'a jamais produit une seule bouteille, tout comme l'Italie et l'Espagne, et à l'inverse de la Thaïlande qui en produit 5 milliards par an.

Tout cela en me présentant bardé de diplômes et grand connaisseur du sujet. Nous échangerons plein de vacheries et de blagues très bêtes avec un animateur aussi ignorant de la culture du vin que moi, et qui acquiescera à toutes mes âneries. Comble de la supercherie, cette vidéo sera publiée par un magazine culinaire réputé, en partenariat avec le Gault&Millau.

Naturellement, le jour même de sa publication, elle déclenchera un torrent de réactions provenant des professionnels du vin qui diront tous leur colère et leur indignation face à une telle imposture diffusée par un magazine respecté. Les amateurs de vin aussi réagiront avec la même véhémence, comme les œnologues de France et d'ailleurs.

En réponse et pour me défendre, je déclencherai une contre-offensive dont le principal argument sera ; regardez tous ces rageux ? Ils ne font que donner raison à ma vidéo. Face au flots de messages indignés, je me ferai passer pour la victime aussi, en insistant sur le harcèlement que tous ces vieux cons me font subir.

Avec ce contre-feu et ce vacarme numérique, nous nous garderons bien de rentrer dans le fond du débat et de répondre à toutes les critiques légitimes sur le nombre ahurissant d'erreurs et de conneries proférées avec morgue et sans aucune déontologie ni éthique intellectuelle dans ma vidéo. Ce ne sera plus nécessaire.

Allez, on trinque !


PS ; aucune nouvelle d'Arte, si ce n'est une réponse sibylline et impersonnelle qui évoque la possibilité éventuelle d'une réponse de la rédaction, mais sans aucune garantie. En vous souhaitant d’agréables moments en notre compagnie.


Mise à jour du 11 mai à 8h00

En continuant de produire des réactions en cascade, toute cette affaire agit comme un véritable révélateur de notre époque. La dernière, sans doute la plus stupéfiante, est un commentaire écrit sur Facebook de celui par lequel ce blog est arrivé, monsieur Sébastien Vidal en personne. L'homme aux multiples casquettes (TSF Jazz, festivals de jazz de Nice et Django Reinhardt à Samois) s'en est pris directement à Philippe Baudoin, fin connaisseur de cette musique, pianiste, compositeur, et auteur d'ouvrages pédagogiques. Dans un message proprement ahurissant, il lui reproche son âge avec le sobriquet boomer (voir plus haut nos remarques sur cet argument affligeant) et pire, son illégitimité à critiquer les propos de Nalla (au passage rebaptisée Malla) qui ne sont plus présentés comme des erreurs factuelles mais des idées, des opinions.

Ce positionnement ne doit pourtant pas nous étonner. Aux yeux de notre homme, la légitimité de Nalla (ses abonnés sur Instagram) est plus grande que celle d'un homme de jazz qui a consacré sa vie à l'étude de cette musique, avec amour et générosité. D'ailleurs, ce critère des abonnés sur les réseaux sociaux passe avant celui de la musique quand il s'agit de programmer un artiste dans un festival. La musique n'importe plus, ce qui compte, c'est la visibilité numérique, peut importe sur quoi elle repose.

À ce stade, il faut évoquer l'effet Dunning-Kruger, autrement appelé effet de surconfiance. C'est un phénomène qui s'observe très bien sur les réseaux sociaux, et dont ce triste épisode de Vortex consacré au jazz constitue un exemple éclatant ; les meilleurs se sous-estiment quand les plus mauvais se surestiment. Moins on sait, moins on sait qu'on ne sait pas, car on ignore l'ampleur des connaissances existantes et les exigences d'une discipline que l'on n'a fait que survoler. En revanche, quand on étudie avec sérieux et humilité, et à mesure que l'on progresse patiemment dans la connaissance d'un sujet complexe, on prend la mesure de tout ce qu'il reste à aborder, à comprendre et à connaître, et qu'une vie ne suffira probablement pas à atteindre cet objectif. C'est le sens de la célèbre phrase de Socrate : Je sais que je ne sais rien.

Ce matin, sur France Culture, l'animateur de la matinale a présenté le festival de Coutances Jazz Sous les Pommiers. Au lieu de Brad Mehldau, Fred Hersch ou les français de No(w) Beauty, ou les saxophonistes Baptiste Herbin et Émile Parisien, tous à l'affiche du festival cette année, la radio a préféré programmer un morceau entier de Falvia Coehlo qui clôture le festival ce soir. Une chanson niaise qui n'a absolument rien de jazz, mais c'est pas grave, on s'en fout. Car à en croire nombre de nos détracteurs, tout cela n'a pas d'importance... tandis que nous observons, impuissants, la place du jazz acoustique dans les festivals —et l'écho qui en est fait dans les médias— diminuer chaque année un peu plus.

 
 
Mise à jour du 16 mai à 8h00

Dernier point, peut-être, concernant cette affaire si révélatrice de l'état de notre rapport à la musique, à l'art et au savoir. La seule réponse à notre forte mobilisation, c'est un silence assourdissant. Silence de la rédaction d'Arte/Vortex. Silence de l'animateur qui est responsable à part égale de ce désastre. Silence enfin de la part de la rédaction de La Lettre du Musicien que nous avons contactée après la publication dans leurs colonnes d'une interview de Nalla qui semble entièrement à charge.

Dans le chapeau de cet article, la jeune musicienne est présentée comme victime de cyberharcèlement, de mépris et de jeunisme. Pire, d'attaque physique. Si son intégrité physique a été touchée, il faut qu'elle porte plainte immédiatement, c'est une évidence, et nous serons les premiers à la soutenir. Si par "attaque physique", on pense à certains messages comme le premier que j'ai posté qui disait qu'il y avait de grosses claques qui se perdent, il faut se poser la question de l'usage des mots. Cette expression communément employée pour exprimer une exaspération devant certaines postures exécrables ne vaut pas attaque physique, et seule une sacrée dose de mauvaise foi peut conduire à penser le contraire.
 
D'après lalanguefrançaise.com
Il y a des claques qui se perdent
- sens figuré
Une ou plusieurs personnes qui ont un comportement ou tiennent des propos insupportables en toute impunité mériteraient d’être vertement remises à leur place.

Il faut redire que le nom de Nalla n'a jamais été cité ni dans les premiers posts sur Facebook, ni dans le texte de la pétition, et que les deux animateurs, un homme et une femme, ont été pris à partie sans distinction. Autrement dit, les claques qui se perdent se perdent pour les deux protagonistes
également. Sur le montage photo qui illustre cette interview (que nous n'avons pas encore pu nous procurer) figure une série de messages tirés de posts facebook ou de messages privés.

Selon le site cybermalveillance.gouv.fr, le cyberharcèlement consiste en des agissements malveillants répétés, dans un cadre public ou restreint, qui peuvent prendre différentes formes : intimidations, insultes, menaces, rumeurs, publication de photos ou vidéos compromettantes, etc. 
 
En l'espèce, aucun des messages repris ici ne répond à cette qualification. S'il y en a d'autres, qu'ils soient publiés et dénoncés. Il n'est pas inopportun de préciser que nombre d'insultes ont surgit dans nos boites mail ces derniers jours, et que nous n'appelons pas au harcèlement pour autant. C'est le corollaire —certes désagréable— des prises de positions publiques.

Dans le contexte de prise de parole salutaire des femmes, dans tous les secteurs d'activité, pour que cessent les discriminations et les violences sexistes et sexuelles, une personne qui se prétend victime de ces violences bénéficie de facto d'un capital que des centaines de musiciens professionnels reconnus, producteurs, écrivains, historiens et chercheurs n'ont pas. Force est de constater que la parole de Nalla pèse plus que ceux qui se sont exprimés pour dire leur effarement et leur tristesse devant sa calamiteuse émission. 
 
Avant de publier cette interview, la rédaction et la journaliste de la LDM n'ont même pas jugé utile de nous contacter pour tenter de comprendre comment toute cette affaire est arrivée et les raisons de notre colère. N'est-ce pas pour le moins surprenant que la Lettre du Musicien ignore ainsi les attaques et les affronts commis sur des musiciens essentiels du XXe siècle, nos maîtres ?
 
Car en France, on peut désormais piétiner la mémoire de Charlie Parker, d'Ornette Coleman, de l'esclavage, de plus d'un siècle de musique, et passer plus de deux heures à raconter n'importe quoi (Ascenseur pour l’Échafaud d'Alfred Hitchcock) sur une chaine du service public. Cet épisode démontre que l'on n'a toujours pas pris la mesure de la dimension politique et sacrificielle du jazz et de son histoire douloureuse. Comme dans tant d'autres domaines, on s'approprie cet héritage sans se donner la peine de l'étudier. Nous sommes des enfants gâtés et tout nous appartient dès lors que nous l'avons décrété.

Nous ne résistons pas à rapporter ici le cours texte qui figure sous la vidéo de présentation de la nouvelle saison de Vortex/Arte (dont le CNRS est partenaire) ;

BIENVENUE DANS LE VORTEX ! Il n’y a pas longtemps, dans un espace numérique, très numérique... C'est une époque de désinformation. À travers les méandres du cyberespace, un groupe de chercheurs, réunis sous la bannière du Vortex, ont remporté leur première victoire contre les ténèbres du mensonge. Au cours de leur quête, ces créateurs intrépides ont réussi à découvrir les secrets cachés de la désinformation, une arme sournoise capable de manipuler les esprits et d'obscurcir la vérité. Poursuivis par les agents de la confusion, ils retournent à leur bureau secret, porteurs des fruits de leurs études qui peuvent éclairer le peuple et rétablir l'intégrité intellectuelle dans le cyberespace. .
 
Pour conclure, impossible de ne pas voir une forme de lâcheté dans ce silence qui nous est opposé. Comme le contenu de l'émission incriminée est indéfendable, on lance vite un écran de fumée en criant au harcèlement, et on fait le dos rond en attendant que la polémique passe, pour ne pas avoir à répondre du fond de l'affaire qui risquerait de nous déshonorer pour longtemps. Malheureusement, nous pensons que cette stratégie a des chances de payer à court terme. À long terme, c'est une autre histoire, et les conséquences risquent de coûter bien plus cher.

Mise à jour du 2 juin à 8h00

La Lettre du Musicien (LLDM) que certains d'entre vous trouvent dans la salle des profs du conservatoire a publié une ITW le 10 Mai dernier titrée Nalla, une musicienne de jazz cyberharcelée.

Sous la plume de Jane Bourgery, on y lit que la chanteuse a dû faire face à un torrent de haine.  Pour illustrer cet article (et cette affirmation), sont reproduits une série de messages qu'elle a reçus suite à sa calamiteuse prestation dans l'émission Vortex-Arte. En réalité, aucun de ces messages ne constitue un cas de cyberharcèlement. À ce jour, et malgré nos demandes répétées, aucun autre message ni aucune preuve de cyberharcèlement nous ont été fournis.
 
Dans l'interview c'est tout juste si Nalla concède quelques maladresses pour tout de suite rejeter la responsabilité sur son acolyte, le présentateur de l'émission, Ronan Letoqueux. Ce serait lui qui aurait imposé le titre de l'émission, contre sa volonté. Idem pour les deux boîtes Gauche et Droite qu'elle va pourtant passer tout le temps de l'émission à alimenter avec beaucoup d'enthousiasme.
 
Dans l'article de LLDM, nous tous qui avons été indignés par le traitement réservé au Jazz - musique que nous aimons - sommes présentés comme des misogynes, boomers réactionnaires, plus du tout en phase avec la nouvelle génération, sans que ne soit apporté aucune distinction, aucune nuance.
Nalla prétend tenir sa légitimité de ses années au conservatoire, de ses vidéos YouTube et du nombre de ses abonnés. J'ai demandé ce que pèse ce parcours au regard de l'héritage de Charlie Parker et Ornette Coleman, deux maîtres qu'elle bafoue du haut de son ignorance. Je n'ai pas eu de réponse.
 
Est-ce que nous avons été contactés par LLDM pour exposer notre point de vue en miroir de cette interview totalement à charge, comme c'est l'usage dans la presse ? Jamais. Pour ce journal, la voix de Nalla a davantage pesé que celles de plus de 650 musiciens, journalistes, producteurs et chercheurs reconnus.

Devant une telle dérive éditoriale, j'ai contacté la rédaction ainsi que la journaliste sur Facebook et par email. Aucune réponse. Après plusieurs jours, j'ai donc décidé de leur adresser un droit de réponse (voir plus bas), avec en copie, l'avocat spécialiste des droits concernant les musiciens, Jean Vincent. Courrier adressé par email et par courrier recommandé.

Dans l'après-midi, je reçois un coup de fil de la directrice générale, Marie Hédin-Christophe. Elle m'explique qu'ils traiteront mon droit de réponse quand ils auront reçu mon courrier par la poste (ce qui prendra presque une semaine). Mais que de toute façon, l'itw de Nalla portait exclusivement sur la question du cyberharcèlement, et non sur le fond de l'émission. Je lui fais remarquer qu'il en est pourtant question à plusieurs reprises dans l'article et que nous subissons des accusations calomnieuses sans que ne soit apporté le moindre début de preuve. Je demande quels sont les messages qui justifient que l'on parle de "torrent de haine". Là encore, je n'aurai pas la réponse.

La rédaction a délibérément privilégié la version de Nalla sans entendre ni présenter les arguments de centaines de musiciens professionnels reconnus. C'est important de le rappeler.

Finalement, après que mon courrier soit enfin arrivé entre leurs mains, j'ai reçu un email m'informant que mon droit de réponse ne sera pas publié. Raison invoquée par email ? Des éléments de formalisme et de fond, sans aucun argument. Aux demandes de précisions que j'ai formulées par email, je n'ai pour l'heure reçu aucune réponse.

Voilà comment La Lettre du Musicien a traité toute cette affaire dont je dis depuis le début qu'elle agit comme un révélateur. Au fait, combien d'entre vous sont abonnés à La Lettre du Musicien ?


Objet ; droit de réponse
            Copie à Jean Vincent, avocat

 

            Madame, Monsieur,

            J'entends exercer par la présente un droit de réponse sur le fondement de l'article 13 de la loi du 29 juillet 1881, à la suite de l’article de La Lettre du Musicien signé Jade Bourgery et publié le 10 mai 2024 sous le titre Nalla, une musicienne de jazz cyberharcelée.

        
J'exerce personnellement ce droit de réponse car étant mis en cause implicitement mais clairement au regard du fait que je suis notoirement à l'initiative du texte de blog visé par votre article puis de la pétition protestant contre le vidéo mise en ligne par la chaîne Vortex-Arte sous la responsabilité éditoriale des deux personnes citées dans l’article.

            Votre article est totalement partial car il ne reprend aucun des arguments des protestataires, que vous ne faîtes que présenter comme des délinquants sexistes alors que nombre d'entre eux sont des personnalités importantes et très respectées du monde de la musique. Je vous demande de le compléter en tenant compte des éléments suivants : 

            La protestation est issue d'incroyables maladresses, considérations pour le moins blessantes, partis pris et erreurs sur l'histoire du Jazz. On entend ainsi dans la vidéo litigieuse (liste non exhaustive) :

- qu’à cette époque, le salaire d’un esclave, c’est pas fou-fou, c’est pas folichon

- à propos du bebop, on retient des bouts de phrases qu’on va assembler ensemble, on mélange tout ça et on accélère très très fort […] le but, ça va être d’impressionner tout le monde, donc là, vous savez faire du bebop

- à propos de Hugues Panassié et Charles Delaunay, ce sont des bourges intellos et ce sont des bourges blancs quand même ! […] ils vont importer des Cds […] ils sont chiants de ouf

- à propos du Free jazz, c’est des gens de gauche qui le font, et c’est des gens de droite qui l’écoutent, alors qu’il y a une partie de moi qui pense que c’est du foutage de gueule

- qu’Ornette Coleman n’a jamais écrit un thème

- que Miles Davis a écrit la musique du film Ascenseur pour L’Échafaud réalisé par Alfred Hitchcock

- Que le jazz fusion est né en 1980 quand arrivent un peu les premiers synthétiseurs
- Que le Latin Jazz est né avec le groupe Buena Vista Social Club
- Le Cool jazz est apparu dans les années 60


            Faire la liste des erreurs, approximations, jugements et provocations contenus dans cette vidéo prendrait des pages. Nous rappelons que nos critiques visaient les deux présentateurs à part égale, une homme et une femme, sans que ne soient cités leurs noms ni dans les posts Facebook, ni dans la pétition.

            Cette présentation indigne d’un genre musical majeur ne saurait être cautionné par La Lettre du Musicien. Les critiques légitimes émises par un nombre très important de professionnels, musiciens, journalistes, producteurs et chercheurs ne suffisent pas à constituer un cas de cyberharcèlement, et aucun des messages reproduits dans l’image qui illustre votre article ne répond à cette qualification. Sinon la critique n’est plus permise.

            Par conséquent, je vous demande de retirer formellement, dès votre prochaine édition, la qualification pénale de "cyberharcèlement" utilisée à l'encontre des protestataires dont moi-même. Le cyberharcèlement est un délit. Cette imputation arbitraire et mal fondée constitue un acte de dénonciation calomnieuse. 


                                                           
                                                                                                            Laurent Coq

 

Commentaires

  1. Qui est l’auteur de ce texte ? De ce blog ?

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    1. un snob elitiste parmis d'autres snobs elitistes, la honte du jazz

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  2. Ce texte, cet article tout comme la pétition sont une HONTE
    Honte de la part d'une frange des fans de jazz incapable de reconnaitre que leur art évolue dans d'autre direction, qu'il s'adresse a d'autre public et qu'il a désormais d'autre voix qui le portent
    Ce que vous faites, c'est empecher les plus jeunes générations de s'interesser a la musique qui vous passionne, et ça je trouve ça tout aussi scandaleux
    Arretez de penser l'art et la culture comme des maths avec des règles immuables, vous êtes grand vous devriez savoir que la musique évolue
    Mais vous devez être trop occupé a renifler vos propres pets
    Je vous invite a vous renseigner sur le termes "gatekeeping", en attendant vous pouvez aussi voir tout le travail accomplis par Nalla, en tant que vidéaste sur le jazz et la musique, ainsi que ses réussites en tant que chanteuse jazz

    en attendant, je ne peux que vous invitez a arretez de chouiner parce que Arte a choisi de travailler avec Nalla plutôt qu'avec vous

    Et en guise de conclusion, parce que vous m'avez pas l'air assez mature pour ne pas vous acharner sur une jeune passionnée : "si t'aime pas mon gars, t'écoute pas et pis c'est tout"

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  3. "avatars d'enfant roi a qui tout a toujours ete dû et qui ne sauraient souffrir aucune contrariété "

    Comme vous dès que quelqu'un pense "votre" musique un peu différemment ?

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  4. Jules vous n'avez rien compris. Allez lire les commentaires de Philippe Baudoin (à qui personne ne va expliquer ce qu'est le jazz), vous comprendrez qu'on ne peut pas refaire l'histoire et raconter des stupidités ! un peu de culture voyons... mais cela ne semble pas être le souci des jeunes générations, prêtes à n'importe quoi pur avoir quelques followers...

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    1. Alors que les plus vieilles générations se comportent tellement mieux à harceler et menacer une jeune femme, (se pensant) bien à l'abri derrière leur écran... Et non, malgré toutes vos circonvolutions, vouloir faire taire quelqu'un parce que vous n'aimez pas ce qu'elle dit, c'est de la censure.

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    2. Mais qu'est ce que j'ai pas compris ? Que des "artistes", prétendu expert d'une musique éclectique, préfère se focus sur le travail d'autres personnes plutot que de créer eux même, sous le pretexte que sa vision ne colle pas 100% a la vôtre ?
      C'est de la censure pure et dure, il semblerait que tout soit permis pour empêcher les autres de s'exprimer et de créer.
      Et ne me parlez pas des commentaires fermés par Arte, sans la vague d'insulte et de harcèlement subie elle serait encore ouverte.

      Un peu de culture qu'on me dit ?
      Je ne pensais pas que la culture était exclusive et élitiste, je pensais naïvement qu'elle était ouverte et pour tous :)
      Comme ça doit être dégréable d'avoir une vision aussi étriqué et possessive de quelque chose qui devrait tous nous rassembler.

      Sur ce, je vous laisse a votre aigreur, a vos pleurs et a votre honte.

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  5. La crédibilité d'Arte est pleine et entière.
    La vôtre, en revanche...

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  6. Que de temps passé et d'énergie dépensée.
    Tout ça pour ? Pour clamer haut et fort votre dégoût d'un média léger ? Une conférence destinée à tous, et pas seulement vous, petite partie du paysage déjà « éduqué » (si j'ose dire) en la matière mais dont le nombril se sent investi d'une mission à la simple évocation du mot « jazz » ? N'avez-vous rien de mieux à faire, vous les « experts », que de harceler quelqu'un qui, pour une fois, tente d'ouvrir une porte vers un monde parfois peu accueillant ?

    Si l'on se demandait encore si le jazz était une musique d'intello, vos réactions en sont bien la preuve (Nalla vous en remerciera peut-être). Et par intello n'entendons pas « intelligent / intellectuel », ce serait mal vous définir.
    Non, comprenons par là une pseudo-élite intolérante et étroite d'esprit, des défenseurs conservateurs d'un savoir sacralisé dispensé dans des écoles du siècle dernier.

    Car tous les vrais intelligents, à l'aise dans la modernité, qui auront vu cette conférence, auront compris l'humour et le second degré adopté pour parler, au plus grand nombre, d'un genre musical complexe et obscur pour beaucoup, qui demande à évoluer avec son temps.
    Difficile à croire sans doute, mais pour certains, il est plus agréable de s'instruire avec légèreté auprès d'une passionnée dynamique que d'un expert auto-proclamé, soporifique et dégarni.
    L'effort fourni pour rendre ce savoir accessible aux plus novices d'entre nous est appréciable et propose une entrée en matière, et non, en effet, un cours magistral exhaustif. Il y a parfois des couacs et des imperfections, mais retenons qu'il est plus difficile de vulgariser un savoir pour le dispenser aux néophytes que de se masturber entre « spécialistes » sur des sujets que vous maîtrisez déjà.

    Vous dites aimer le jazz ? Vous devriez être satisfait que cette jeunesse en parle, s'y intéresse, se l'approprie, le fasse vivre et le diffuse avec les moyens actuels, qu'ils maîtrisent bien mieux que nous.

    Si ce format n'est pas le vôtre, passez votre chemin, allez répandre votre frustration ailleurs, ou retournez astiquer vos cuivres. Mais par pitié, Ô vous, les grands gardiens de la vérité, laissez-nous profiter en paix, vous ne rendez service ni aux Hommes ni au jazz.

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    1. "'humour et le second degré adopté pour parler, au plus grand nombre, d'un genre musical complexe et obscur pour beaucoup, qui demande à évoluer avec son temps". Non. il n'y a pas de second degré chez cette personne. De l'arrogance, et de la condescendance voire un certain mépris à l'égard de personnages ô combien plus intéressants qu'elle.

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    2. Vous semblez tout connaître de cette personne pour pouvoir la critiquer de la sorte sans l'ombre d'un doute.
      Vous semblez tout savoir sur tout, n'est-ce pas (en parlant d'arrogance...) Jusqu'à vous sentir légitime pour décider de ce qui peut, ou non, intéresser ou divertir autrui.
      L'humour, me semble-t-il, est une notion assez subjective et personnelle. Seriez-vous ici en train de tenter d'éliminer et d'interdire un humour qui ne correspond pas au vôtre ? Seriez-vous en train d'instaurer votre façon de penser, et de rire, comme vérité unique, refusant à quiconque de penser autrement ?
      Hum hum, attention, on a vu des régimes autoritaires agir de façon assez comparable.
      À bon entendeur.

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  7. "...qui ne sauraient souffrir aucune contrariété, aucune contradiction. Un exemple éclatant de ce que les américains appellent le self-entitlement"
    Mon vieux vous êtes en train de faire une descente d'organe face à une vidéo dont votre réaction seule justifie amplement le titre. Remettez vous donc en question quelques minutes.

    Quant à vos comparaisons douteuses entre cette vidéo et la montée du RN (ARTE cette fameuse chaîne d'extrême droite...) il serait possible de faire le même genre de parallèle avec votre texte, en s'interrogeant sur les raisons qui vous amènent à conspuer des artistes qui curieusement se prénomment Ibrahim et Sofiane, si j'avais la même mauvaise foi que vous.

    Rangez donc votre rancoeur, elle ne sied guère à ce style éminemment ouvert et éclectique qu'est le Jazz.

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    1. Joachim Govin6 mai 2024 à 02:25

      👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻

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  8. "Pire, cette personne a prétendu avoir fait l'objet d'attaques misogynes et de harcèlement en ligne"
    Etonnant quand on écrit souhaiter à demi-mot que les auteurs de la video se prennent des claques! Oh, et elle ne l'a pas juste prétendu, elle a aussi montré les screens qui l'attestaient...

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  9. Tout le problème est comme vous le dite des ERREURS, effectivement un doc de 2h truffé d’erreurs c’est grave ! Quand on ne maîtrise pas un sujet on s’abstient tout simplement ! On peut aussi refaire l’histoire si vous voulez ?

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  10. Merci pour cette (black)liste. Est-il possible de chercher le maximum d'autres soutiens potentiels et y ajouter d'autres noms ?

    La vie est courte, beaucoup de noms et contenus; ainsi il est toujours intéressant de savoir de qui on peut se faire l'économie de la découverte.

    Tout le monde gagnerait du temps à ce que ceux-celles de la scène FR qui soutiennent ce texte et son auteur y ajoute son nom.

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  11. Sans surprise, vous êtes d'un chiant absolu. Votre hipsterisation d'une culture si populaire et si ouverte tend à priver tant de personnes d'autant de richesse culturelle et musicale.

    Vraiment par pitié, prenez un bol de lait et un cookie, respirez un court instant et osez apprécier votre vie, osez vous émerveiller de ce qui vous entoure plutôt que vous offusquer à ce point des avis des autres.

    Continuez à apprécier dans vos cercles la musique et la culture de la manière dont vous choisissez de vous l'approprier, mais laissez ceux qui le font d'une autre manière le faire comme ils l'entendent.

    La con de vous sérieusement.

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    1. Alors là c'est le monde à l'envers. 2h de conférence d'un dédain absolument insupportable. On remet juste les barres sur les T en relevant toutes les inepties, quel est le problème? Sous prétexte de vulgarisation, dire de la bouse d'un ton dédaigneux devient possible? N'alla aurait pu au moins prendre des pincettes, s'excuser d'avance pour les erreurs commises, citer ses sources. Mais pas du tout elle impose son vulgaire point de vue et réinvente l'histoire du jazz de manière totalement assumée en oubliant tout de même qu'il existe de vrais spécialistes en la matière, dommage qu'il n'y en ait aucun sur le plateau d'ailleurs. Dans une époque où il est de bon ton de réinventer le genre humain, certaines choses ne se réinvente pas, désolé.

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  12. Laurent Coq est un grand adepte de la censure. C'est un facho de gôche. J'en ai fait les frais. Je cite, en exagérant à dessein, un de ses posts Facebook du temps du Covid : "Celui qui ne se pas d'accord avec moi, je le vire de mes amis. Et toc !" Il avait commis un pist similaire pebdabt l'affaire Dieudonné/Valls. C'est sûr que c'est beaucoup plus confortable de n'échanger qu'avec des gzbs qui sobt d'accord avec soi. Quand on ajoute que ceux qui ne sont oas d'accord sont des méchants fachos dangereux c'est encore mieux. On s'auto attribue la qualité d'homme bien, de gentil. Il s'agit d'un comportement autoritaire, un comportement de censeur un vrai comportement de facho. Ok juge quelqu'un par ses actes, pas par ses paroles, surtout quand on ne les comprend pas. C'est la base de la pensée matérialiste historique muse au point par Karl Marx.
    Les néo-fascistes "de gauche" sont tout aussi dangereux que les fascistes historiques.
    À bon entendeur.

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    1. P.-S. : il y a quelques fautes de frappe et je m'en excuse.
      Joachim

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  13. Je reposte mon com, corrigé :

    Laurent Coq est un grand adepte de la censure. C'est un facho de gôche. J'en ai fait les frais. Je cite, en exagérant à dessein, un de ses posts Facebook du temps du Covid : "Celui qui n'est pas d'accord avec moi, je le vire de mes amis. Et toc !" Il avait commis un post similaire pendant l'affaire Dieudonné/Valls. C'est sûr que c'est beaucoup plus confortable de n'échanger qu'avec des gens qui sont d'accord avec soi. Quand on ajoute que ceux qui ne sont pas d'accord sont des méchants fachos dangereux c'est encore mieux. On s'auto attribue la qualité d'homme bien, de gentil. Il s'agit d'un comportement autoritaire, un comportement de censeur, un vrai comportement de facho. On juge quelqu'un par ses actes, pas par ses paroles, surtout quand on ne les comprend pas. C'est la base de la pensée matérialiste historique mise au point par Karl Marx.
    Les néo-fascistes "de gauche" sont tout aussi dangereux que les fascistes historiques.
    À bon entendeur

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  14. Oh ta gueule Laurent

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  15. Je viens de lire ce texte rageur ainsi que celui de la pétition et j'ai remarqué quelque chose de très étonnant. Il n'y a aucun argument. En quoi la vidéo est-elle un scandale ? J'aimerai vraiment comprendre, merci.

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    1. C'est simplement que Laurent Coq pense être le seul à pouvoir parler de jazz 😉😆 Et surtout cela prouve exactement la propos de la vidéo en question : beaucoup de jazzmen sont effectivement excessivement snobs et élitistes. Le problème est qu'on ne peut pas à la fois se plaindre de ne plus avoir de public et écrire ce genre de textes rageux... C'est complètement contradictoire. Surtout qu'il y a de vrais problèmes dans notre métier. Un seul exemple, et pas des moindres : le manque total de solidarité, apanage de la gauche à priori.. Et Laurent ne sait pas ce que c'est que la solidarité. Il préfère "cancel" les gens qui ne sont pas d'accord avec lui sur des questions qui n'ont rien à voir avec la musique. Quitte à ce que la personne tombe dans la précarité totale comme ça a été mon cas.

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  16. 👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻

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  17. Rhoooooo j'avais pas lu tout le texte... L'amalgame entre Trump, Bardella et... Hold Up ! LOLLLL. Tellement à côté de la plaque. Tellement... snob. Tellement dans le sens de l'idéologie bourgeoise capitaliste. Et ça se prétend de gauche... Clownesque 🤡🤡🤡🤡

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  18. Ce qui m'amuse beaucoup c'est la défense de l'élitisme au nom de la gauche... 🤔🤦🏻‍♂️ Ce qui est très drôle qui plus est c'est que de ce fait, Monsieur Coq s'auto proclame appartenir à une élite ! Intéressant. Je suis musicien de jazz professionnel depuis près de 15 ans et je refuse d'être assimilé à ces snobs élitistes qui crachent sur les gueux...

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  19. Euuhhh c'est normal que ni dans les commentaires de la vidéo, ni dans la pétition, ni dans cet article, on ne nretrouve point par point ce qui est reproché exactement à la musicienne en question?
    Non parce que, à part crier au loup, à la censure, et à la mise à mort du jazz, y'a RIEN.
    Ca me termine de lire des bébés ralleurs de ce niveau.
    Ca fait "ouin ouin censure extrême droite trump mes couilles" mais ça ne fournit pas un putain de premier argument, et ça utilise (oui oui) la censure et le harcellement comme l'extrême droite que vous dénoncez (tiens tiens).
    Donc, soit vous êtes des attardés de curetons protecteurs de la sacro sainte morale religieuse de votre genre musical, soit vous êtes des droitards mysogines débiles.
    Va falloir éclaircir tout ça svp et vite, vous me faites honte (je suis musicien de jazz également)

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  20. Blanchard Jean-Baptiste7 mai 2024 à 08:43

    Je préfère le terme hermétique à élitiste pour cet art que j'ai toujours trouvé difficile d'accès, pour toutes les raisons que vous avez très bien résumé: une rigueur qui demande un véritable sacrifice.

    Mais à vous lire, vous êtes un élitiste, et vos propos suffisent à le comprendre, semblant oublier qu'aux origines le jazz était pratiqué par de simple gens qui n'avaient pas le loisir d'étudier aussi longtemps que vous pour se considérer comme "Légitime" pour le pratiquer, l'analyser ou le critiquer.

    Vous semblez même ignorer complètement le concept du Vortex qui est un programme accessible à tous n'ayant pas pour but de remplacer un programme bien plus sérieux. D'un érudit du jazz vous apparaissez complètement incompétent ou dépassé pour le monde du numérique, semblant ignorer les risques de harcèlement que vous pourriez provoquer, d'où le rapprochement au "boomer" (autre terme que je n'apprécie pas).

    Cela désert cet art dont vous êtes passionné en donnant raison à ce qui le considère élitiste.

    Mais bon... faites ce que vous voulez... vous êtes prévenu.

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  21. Joachim Govin7 mai 2024 à 09:38

    Coq creuse lui-même la tombe de la musique dont il prétend incarner l'élite... Bravo 😤

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  22. Certains commentaires sont étonnants … ce qui est fou dans cette histoire c’est la manière dont les « erreurs » qui ont été assénées pendant l’émission ne sont plus du tout en question.
    On est pile dans le mécanisme de la loi de Brandolini (la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des sottises […] est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire).
    … et c’est la même chaîne Arte qui diffuse l’excellent documentaire : La fabrique de l’ignorance.
    On est mal …

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  23. C'est quand même intrigant la quantité quasiment nulle d'arguments concrets à charge. A lecture de ce pamphlet la seule énormité prononcée dans la vidéo n'est meme pas contre le jazz mais contre le cinoche (ascenseur pour l'échafaud de Hitchcock). Les jazzeux (dont je fais partie) se plaignent sans arrêt que le jazz n'est plus écouté, mais quand quelqu'un fait un effort pour le présenter au plus grand public on lui chie à la gueule. Au fond c'est précisément eux qui désirent que le jazz reste marginal, reste leur trésor privé qu'ils se sont auto-attribué et qui permette de les distinguer culturellement au sens de Bourdieu et de prendre de haut le reste du monde.

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    1. 👏🏻

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    2. N'importe quoi. Il y a des dizaines d'erreurs de cet acabit dans la vidéo. Prétendre que Miles Davis a collaboré avec Alfred Hitchcock, c'est juste complètement hallucinant. C'est juste de la culture générale tréééééés élémentaire, rien avoir avec les "snobs du jazz". Et ne pas être capable de vérifier ses infos pendant 5 minutes sur Wikipedia, ça en dit long sur le sérieux de la présentatrice.

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  24. 👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻

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  25. Lâche l'affaire frérot, ça fait 6 mois là

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  26. Je découvre tardivement cette "polémique" et me permet d'y apporter
    l'humble avis d'un "boomer" de 81 ans. Je ne suis qu'un auditeur de musiqueS
    sans connaissances étendues . Je suis toujours surpris par les erreurs que
    des journalistes , des auteurs d'émissions de télévision ou de radio, des
    spécialistes de tout et rien peuvent commettre. C'est d'autant plus désolant quand
    c'est sur Arte ou France Culture (entre autres). Je me souviens de l'époque
    ou les critiques débattaient à travers la presse écrite et ça n'était pas toujours
    tendre ( Truffaut, Godard, ... les Cahiers du cinéma,Positif ...) Mais ces personnes
    avaient de la culture EUX.




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